La remontée de notre Normandie s’égraine au rythme des ports que nous connaissons (presque) par cœur : de Fécamp à Dieppe, sous une petite pluie froide et de Dieppe à Boulogne-sur-Mer pour la première navigation de nuit (dont les vagues feront valser l’estomac de Manon), en galopant, seul sur la mer, jusqu’à 9 nœuds en vent arrière.


Alors après Boulogne, une pause à Saint-Omer chez les parents d’Antoine et la visite de la tribu Courmont sur Luciole, il y a quoi ? La mer du Nord, le début de l’inconnu, la première traversée de frontière, des langues dont la sonorité ne nous dira plus rien, et encore (et surtout) des beaux territoires de frites.


Levés avant les aurores pour partir de Boulogne à 3h du matin dans le port animé seulement par les va-et-viens presque silencieux des bateaux de pêcheurs. Sous les étoiles, au moteur dans une mer d’huile, on devine la côte anglaise juste en face, on regarde de très loin les cargos dans leur rail et au petit jour, en passant le cap Gris Nez nous sommes en mer du Nord ! Il a ensuite fallu couper le rail d’entrée du port de Calais, éviter les paquebots/monstres à côté de qui nous sommes invisibles dans notre coque de noix. Un joli vent (et la visite d’un phoque) nous permettra de couper le brave moteur pour finir en glissant dans la fin du courant jusqu’à Dunkerque et ses industries géantes.


Enfermés dans Luciole, on ouvre les cartes, on regarde la météo, on lit les blogs et forums pour quitter la France et faire un peu plus cap au Nord.